Sorti en 2008 et réalisé par Matt Reeves, Cloverfield est un film américain de science-fiction et d’horreur qui a marqué son époque par son style immersif et son marketing novateur. Écrit par Drew Goddard et produit par J.J. Abrams, le film s’impose comme un hommage moderne aux grands films de monstres, tout en renouvelant le genre grâce à sa narration en found footage (1).

Synopsis
L’histoire débute à New York lors d’une fête organisée pour le départ de Rob Hawkins, qui s’apprête à partir travailler au Japon. La soirée, filmée par son ami Hud, bascule dans l’horreur lorsqu’une secousse secoue l’immeuble : la tête de la Statue de la Liberté s’écrase dans la rue et une créature gigantesque sème la panique dans Manhattan.
Au fil de la nuit, Rob, Hud, Lily et Marlena tentent de survivre dans une ville dévastée, cherchant à retrouver Beth, l’ex-petite amie de Rob, coincée dans son appartement. L’armée tente de neutraliser la créature, mais échoue malgré l’utilisation d’armes lourdes. Face à l’échec, l’armée décide de bombarder la ville à l’aube, forçant les survivants à une course contre la montre pour s’échapper.
Le film se termine sur une note tragique : Rob et Beth, réfugiés sous une arche de Central Park, enregistrent un dernier message avant que les bombardements ne s’abattent sur eux. La caméra, recouverte de débris, laisse place à une séquence finale montrant Rob et Beth à Coney Island, tandis qu’un objet mystérieux tombe dans l’océan au loin. Cet objet est souvent interprété comme un satellite ou un élément lié à la société fictive Tagruato, mais son lien direct avec la créature reste sujet à débat.
Un film à la première personne
Cloverfield se distingue par son choix de narration : tout le film est présenté comme le montage brut d’une cassette vidéo retrouvée par l’armée. Ce procédé de found footage plonge le spectateur au cœur de l’action et renforce le sentiment d’urgence et de chaos. Cette approche, inspirée par des films comme The Blair Witch Project, a nécessité une mise en scène réaliste, au point que certains spectateurs ont ressenti des nausées en salle à cause des mouvements de caméra.
Un monstre mystérieux et indestructible
La créature, qui n’est jamais officiellement nommée « Clover » dans le film, reste l’un des grands mystères de l’histoire. Ce surnom provient des fans et de certaines sources externes, tandis que dans l’univers du film, elle est désignée comme le « Large Scale Aggressor » (LSA) (2) . Malgré l’arsenal militaire déployé, elle survit aux attaques et continue de semer la destruction. Un détail notable : à la fin du film, un message audio, joué à l’envers, laisse entendre que le monstre est toujours vivant, alimentant les spéculations sur la suite de l’histoire.
Un marketing viral innovant
La campagne de promotion de Cloverfield a été particulièrement marquante : avant même la sortie du film, des teasers mystérieux, des sites web fictifs et une chasse au trésor numérique ont attisé la curiosité du public. Paramount Pictures a créé de faux profils MySpace pour les personnages et un site web énigmatique, tandis que la boisson imaginaire Slusho! – déjà présente dans l’univers de J.J. Abrams, notamment dans la série Alias – et la société fictive Tagruato ont servi de fils rouges à travers tout l’univers du film.
Héritage et franchise
Avec un budget de 25 millions de dollars, Cloverfield a connu un succès critique et commercial, rapportant plus de 170 millions de dollars dans le monde. Il a donné naissance à une franchise, avec 10 Cloverfield Lane (2016) et The Cloverfield Paradox (2018). Ces films sont liés à Cloverfield, mais leur connexion reste indirecte et sujette à interprétation : ils ne sont pas des suites directes, mais partagent des thèmes et des éléments d’univers.
Anecdotes
Le nom « Cloverfield » vient d’une rue proche des bureaux de la société de production Bad Robot à Santa Monica.
Le film contient de nombreux clins d’œil à des classiques du cinéma de monstres, comme King Kong et Godzilla.
Un manga officiel, Cloverfield/Kishin, a été publié au Japon en 2008, enrichissant l’univers du film.
Cloverfield reste aujourd’hui une référence du film de monstre et du found footage, grâce à son réalisme immersif, son mystère et son influence durable sur le genre.
(1) Le found footage (littéralement « enregistrement trouvé ») est un style de narration cinématographique qui simule la découverte d’images prétendument authentiques. Ce procédé est souvent utilisé dans les films d’horreur et de science-fiction pour renforcer l’immersion et le réalisme.
Dans ce genre, l’histoire est racontée à travers des vidéos censées avoir été filmées par les personnages eux-mêmes, souvent avec des caméras portables ou de surveillance. Cela donne une impression de spontanéité et de chaos, comme si le spectateur assistait directement aux événements. Des films comme Le Projet Blair Witch (1999), REC (2007) et Cloverfield (2008) ont popularisé cette approche.
Ce style peut aussi être utilisé dans le cinéma expérimental, où des images préexistantes sont réutilisées et montées pour créer une nouvelle œuvre.
(2) Le Large Scale Aggressor (LSA) est un terme utilisé pour désigner le monstre du film Cloverfield (2008). Ce gigantesque être extraterrestre, aussi appelé Clover, qui sème la destruction à New York après avoir émergé de l'océan Atlantique. Il est doté d'une taille imposante, d'une résistance à la chaleur et d'une force colossale, mais il reste vulnérable aux attaques explosives. Ce monstre est devenu emblématique dans l'univers du film et a inspiré plusieurs œuvres dérivées.
Ce que j'en ai pensé: Ce film tourné comme un faux documentaire a bénéficié d'un important «buzz» sur Internet avant sa sortie. La destruction de New York réserve quelques scènes extrêmement spectaculaires même si parfois, certaines paraissent un peu trop tirées par les cheveux. N'ayant jamais vécu de catastrophe de ce style, bien heureusement, il m'est difficile d'imaginer ma réaction devant un tel drame.
Une autre façon de tourner un film, parfois intéressante, parfois ennuyeuse mais l'ensemble est agréable à regarder.
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