Thérèse Humbert, la grande escroquerie du siècle
Thérèse Humbert est l’une des escrocs les plus célèbres de France à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Née le 10 septembre 1855, elle a perpétré pendant près de 20 ans d’audacieuses fraudes au détriment de la haute société et des institutions financières françaises, entraînant des pertes estimées à près de 100 millions de francs, soit l’équivalent d’environ 41 millions d’euros actuels.
L’affaire Humbert
En 1879, Thérèse, de son nom de naissance Marie-Thérèse Daurignac, complote avec ses frères Frédéric et Romain Daurignac pour faire croire qu’elle recevrait un important héritage d’un millionnaire américain nommé Henry Crawford. Selon son histoire, le millionnaire Crawford, qui l’aurait sortie de la misère, lui aurait laissé un important héritage sous la forme d’un testament. Cet héritage, prétendument caché dans un coffre-fort à la Banque de France, est au centre de la gigantesque supercherie de Thérèse Humbert.
Grâce à ce faux héritage, Thérèse Humbert obtient de nombreux prêts auprès de banques et de riches investisseurs. Elle achète un luxueux appartement rue Fortuny à Paris et acquiert plusieurs propriétés, dont le château des Vives-Eaux à Dammarie-les-Lys. La crédulité de ses créanciers était telle que pendant des années, personne n’a pris la peine de vérifier le contenu du coffre-fort censé contenir les documents prouvant l’existence de cet héritage.
La révélation du scandale
La fraude Humbert prospère pendant près de 20 ans, au cours desquels elle mène une vie de luxe et continue à collecter des fonds pour « résoudre » le soi-disant problème de l’héritage. En 1902, cependant, le scandale éclate lorsque des créanciers de plus en plus méfiants exigent l’ouverture du fameux coffre-fort. Le 2 mai 1902, celui-ci est enfin ouvert : il ne contient ni or ni bijoux, mais uniquement des documents sans valeur.
L’arrestation et le procès
Thérèse Humbert est arrêtée en 1902, jugée en 1903, et condamnée à cinq ans de prison. Son mari et ses frères sont également condamnés pour complicité d’escroquerie. Cette fraude, qui a ruiné des centaines de familles et de nombreux investisseurs, a été surnommée le « scandale du siècle », jetant un discrédit considérable sur le système financier français de l’époque.
Conclusion
L’histoire de Thérèse Humbert reste un exemple frappant de cupidité excessive et de manipulation à grande échelle. Après avoir purgé sa peine, elle mourut après 1938, emportant avec elle les secrets d’une vie de tromperies et d’illusions.
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