Ravensbrück : histoire du principal camp de concentration pour femmes

Suite et approfondissement du précédent article (publié le 7 juillet 2025).

Origines et organisation du camp

Ravensbrück, fut le plus grand camp de concentration nazi réservé aux femmes. Ouvert en mai 1939, il accueillit en près de six ans plus de 130 000 détenues, ainsi que des enfants. Le camp était entouré de hauts murs, de barbelés électrifiés et comprenait de nombreux sous-camps répartis dans toute l’Allemagne.

La direction du camp était assurée par des officiers SS masculins, mais la surveillance quotidienne était principalement assurée par des gardiennes recrutées localement. Entre 1939 et 1945, plus de 3 000 femmes furent formées à Ravensbrück pour surveiller les détenues. Certaines étaient volontaires, attirées par les avantages matériels, d’autres furent affectées d’office.

Profil des détenues

Les prisonnières venaient de toute l’Europe occupée, principalement de Pologne, d’Union soviétique, d’Allemagne et de France. Elles étaient déportées pour des raisons politiques (résistantes, opposantes), religieuses, ou « raciales » (Juives, Roms, Sinti), ou encore pour des infractions de droit commun. Certaines étaient accompagnées de leurs enfants.

Les gardiennes SS féminines

Les gardiennes de Ravensbrück, recrutées localement ou par annonces, jouèrent un rôle central dans la surveillance et la brutalité quotidienne. Certaines se montrèrent d’une cruauté extrême envers les détenues. Après la guerre, plusieurs d’entre elles furent jugées pour leurs crimes.

Résistance et solidarité féminine

Malgré la terreur, la résistance et la solidarité se développèrent dans le camp. Des réseaux d’entraide se mirent en place pour soutenir les plus faibles, transmettre des informations, organiser des activités culturelles ou religieuses clandestines, et même préparer des évasions. Des figures comme Martha Desrumeaux ou Wanda Kiedrzynska jouèrent un rôle clé dans l’organisation de la résistance.

Après la libération et mémoire

La libération ne mit pas immédiatement fin aux souffrances. De nombreuses survivantes succombèrent à leurs blessures ou à l’épuisement. Le retour fut difficile, marqué par le silence et l’incompréhension. Des survivantes comme Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz ont joué un rôle majeur dans la transmission de la mémoire du camp et de la spécificité de la condition féminine dans l’univers concentrationnaire.

Impact historique et symbolique

Ravensbrück reste un symbole de la souffrance, mais aussi de la résistance et de la solidarité féminine face à la barbarie nazie. Son histoire éclaire la spécificité de la violence de genre sous le nazisme et la force des femmes dans l’adversité.

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