Enchères en illusion : M.C. Escher à l’honneur chez Christie’s

La vente aux enchères Escher chez Christie's : une fiction ancrée dans la réalité

Dans la lumière tamisée d’une salle de vente new-yorkaise, l’effervescence est palpable. Les murs sont tapissés de soixante œuvres signées M.C. Escher, le maître néerlandais des illusions d’optique et des mondes impossibles. Ce soir-là, Christie's s’apprête à orchestrer la plus grande vente d’œuvres sur papier d’Escher depuis des décennies, un événement que les collectionneurs du monde entier attendaient avec impatience.

Fiction documentaire, Art et marché de l’art

Un collectionneur, une passion

Parmi les invités, Robert Owen Lehman Jr. observe la scène avec une émotion discrète. Pendant près de cinquante ans, il a rassemblé patiemment ces gravures, dessins et études préparatoires, fasciné par la capacité d’Escher à marier l’art, les mathématiques et la science. Ce soir, il s’apprête à transmettre ce trésor à de nouveaux passionnés, tout en soutenant la musique classique grâce aux bénéfices de la vente, reversés à sa fondation.

Les œuvres phares de la vente

Sur les cimaises, les chefs-d’œuvre se succèdent :

Pentedattilo (1930), un paysage italien baigné de lumière, témoigne de l’inspiration qu’Escher a puisée dans la nature lors de ses voyages en Italie.

Three Spheres II (1946), où l’artiste se met en scène au cœur de trois sphères de verre, joue avec la lumière et la perspective.

Horsemen (1946), une gravure sur bois où des cavaliers s’entrelacent dans un motif infini, estimée entre 10 000 et 15 000 dollars.

Other World (1947), une structure cubique impossible ouvrant sur un paysage lunaire, attendue entre 25 000 et 35 000 dollars.

Bond of Union (1956), une œuvre où Escher et sa femme semblent tissés dans un ruban d’atomes sans fin, estimée entre 20 000 et 30 000 dollars.

Un hommage à l’art et à la science

Dans la salle, les enchérisseurs sont aussi variés que les œuvres exposées : amateurs d’art, mathématiciens, informaticiens, tous fascinés par la manière dont Escher a su donner forme à l’infini, à la symétrie et à la réflexion. Lindsay Griffith, responsable du département des estampes chez Christie's, rappelle combien l’influence d’Escher reste vive, son œuvre continuant d’inspirer et de captiver les esprits à travers le monde.

Un événement exceptionnel

La vente, qui se déroule du 8 au 22 juillet, coïncide avec le 10e Art+Tech Summit de Christie's, réunissant à Manhattan les passionnés d’art et de technologie. Pour beaucoup, c’est l’occasion unique d’acquérir une pièce de l’univers d’Escher, dont la renommée n’a cessé de croître depuis les années 1960, époque où ses images sont devenues des icônes de la culture visuelle contemporaine.

Ce soir-là, dans la salle de Christie's, chaque coup de marteau résonne comme un hommage à l’imagination sans limite d’Escher, et à la passion de ceux qui, comme Robert Owen Lehman Jr., ont su préserver et partager ce patrimoine exceptionnel.




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