L’exode des riches Américains : la grande migration fiscale se poursuit, malgré les ajustements législatifs

L’exode des riches Américains : une migration fiscale qui s’intensifie

Depuis plusieurs années, une tendance lourde s’observe aux États-Unis : les contribuables les plus fortunés quittent progressivement les États à forte fiscalité pour s’installer dans des territoires où la fiscalité est plus avantageuse.

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Une migration confirmée par les chiffres

Les analyses de Goldman Sachs montrent que la migration des riches s’est accélérée, notamment sous l’effet du plafond de la déduction SALT, instauré en 2017, et du développement du télétravail. La Floride a ainsi connu une augmentation de 150 % des déclarations fiscales de plus d’un million de dollars, tandis que New York n’affiche qu’une hausse de 40 %. La moyenne nationale s’établit à 90 %. Ces chiffres témoignent d’un mouvement massif de transfert de richesse vers les États à faible fiscalité, comme le Texas et l’Arizona, qui profitent de cette dynamique.

Des conséquences fiscales concrètes

Cette migration a un impact direct sur les finances publiques des États concernés. Les recettes fiscales de New York et de la Californie ont chuté d’environ 3 %, tandis que l’Oregon, le Minnesota et l’Illinois subissent des baisses plus modestes, mais réelles. La perte de ces contribuables à hauts revenus pèse sur les budgets locaux et complique la gestion des services publics.

Des réponses législatives insuffisantes

Face à ce phénomène, la Chambre des représentants a adopté un projet de loi visant à relever le plafond SALT à 40 000 dollars pour les ménages gagnant moins de 500 000 dollars par an. Toutefois, cette mesure ne concerne pas les plus hauts revenus, qui restent les plus mobiles et les plus susceptibles de déménager pour des raisons fiscales. Les économistes de Goldman Sachs confirment que cette réforme ne suffira pas à enrayer la tendance à la migration des plus fortunés.

Un débat sur l’ampleur du phénomène

Certaines études, notamment celles de l’Institute for Policy Studies, mettent en question l’ampleur de la fuite des riches, soulignant que les hausses d’impôts sur les ultra-riches n’ont pas provoqué de migration massive dans tous les États, comme le Massachusetts ou Washington. Cependant, les données de l’IRS et de Goldman Sachs montrent une tendance claire à la migration des contribuables fortunés vers les États à faible fiscalité.

Un enjeu politique et social de taille

Cette migration fiscale pose des défis majeurs aux États à forte fiscalité. Selon le représentant Tom Suozzi, elle encourage les habitants à quitter leur région d’origine, ce qui accroît la charge fiscale sur ceux qui restent. À long terme, ce phénomène pourrait aussi avoir des conséquences sur la représentation politique, notamment lors du prochain recensement.

Conclusion : une tendance durable

Malgré les ajustements législatifs récents, la migration des riches Américains vers les États à faible fiscalité ne semble pas prête de s’arrêter. Les États concernés devront innover pour conserver leurs contribuables les plus aisés, sous peine de voir leur économie et leur influence politique s’éroder. Le débat sur la justice fiscale et la compétitivité des territoires reste donc plus que jamais d’actualité.

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