C’est une histoire d’amour qui commence à Paris, sous la lumière tamisée des cafés et le tumulte des artistes. Robert Louis Stevenson, jeune écrivain écossais à la santé fragile mais au cœur ardent, rencontre Fanny Osbourne, une Américaine indépendante, peintre et mère de famille, venue en Europe fuir un mariage malheureux. Dès leur rencontre, une complicité naît, faite de conversations profondes, de rires et de rêves de liberté.
Leur amour, loin d’être simple, doit affronter la distance, les conventions sociales et la maladie. Fanny retourne aux États-Unis, et Stevenson, éperdu, traverse l’Atlantique pour la retrouver. Il parcourt des milliers de kilomètres, de l’Écosse à la Californie, bravant la fatigue et la pauvreté, porté par la seule force de son amour. Leur union, enfin reconnue, marque le début d’une vie d’aventures partagées.
Ensemble, ils voyagent sans cesse : la France, la Suisse, l’Angleterre, puis les mers du Sud. Leur quête d’un climat favorable à la santé de Stevenson les mène jusqu’aux îles Samoa, où ils s’installent. Ces voyages nourrissent l’imagination de l’écrivain. Mais derrière chaque page écrite par Stevenson, il y a la présence discrète et essentielle de Fanny.
Fanny Osbourne joue un rôle fondamental dans l’écriture des livres de Stevenson. Bien plus qu’une épouse, elle est sa muse, sa première lectrice, sa critique la plus exigeante et sa collaboratrice. Elle lit et annote ses manuscrits, n’hésitant pas à lui suggérer des modifications ou à le pousser à réécrire, comme ce fut le cas pour L’Étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde. Sa franchise et son regard aiguisé élèvent la qualité des œuvres de Stevenson, qui reconnaît l’importance de ses conseils. Fanny va jusqu’à cosigner certains textes, comme Le Dynamiteur, preuve de sa participation active à l’écriture.
Elle est aussi un soutien logistique et moral : elle soigne Stevenson lors de ses fréquentes maladies, gère les aspects pratiques de leur vie et lui offre la tranquillité nécessaire pour écrire. Leur vie commune, leurs voyages et même la famille de Fanny – son fils Lloyd inspire la fameuse carte de L’Île au trésor – nourrissent l’imaginaire de Stevenson et enrichissent ses récits.
La plume de Stevenson s’envole. Il écrit "L’Île au trésor", "Docteur Jekyll et Mr Hyde", "Enlevé !" et tant d’autres récits où l’aventure et l’exotisme se mêlent à la réflexion sur la nature humaine. Fanny, elle aussi, écrit et peint, laissant une trace discrète mais essentielle dans l’œuvre de son mari. Leur maison à Vailima, au cœur de la jungle samoane, devient un refuge pour les amis, les voyageurs et les lecteurs de passage.
Jusqu’au bout, leur amour reste une aventure, un voyage partagé où chaque livre, chaque île, chaque lever de soleil est une promesse de liberté. Lorsque Stevenson s’éteint, à l'âge de 44 ans, Fanny veille sur sa mémoire, gardienne fidèle de cette histoire unique, faite de mots, de voyages et de passion.

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