La cité engloutie du golfe de Khambhat : un mystère qui défie l’Histoire

Imaginez une cité disparue, effacée des mémoires, reposant depuis des millénaires sous les eaux troubles du golfe de Khambhat, au large de l’Inde. Ce n’est pas un mythe, mais la réalité stupéfiante révélée par les océanographes du NIOT (National Institute of Ocean Technology) au début des années 2000. Ce qui n’était qu’une simple étude de la pollution marine a débouché sur la découverte d’un site archéologique sous-marin d’une ampleur inédite, bouleversant notre compréhension des origines de la civilisation.

un mystère qui défie l’Histoire
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Un site gigantesque sous la mer

À 40 mètres de profondeur, sur près de 9 kilomètres, les images acoustiques dévoilent des vestiges alignés le long d’un ancien fleuve : murs, barrages, édifices monumentaux, tous semblant témoigner d’une organisation urbaine avancée. Des artefacts remontés à la surface – outils en pierre polie, ornements, figurines, poteries, pierres semi-précieuses, ivoire, et même des restes humains fossilisés – laissent entrevoir l’existence d’une société raffinée, peut-être contemporaine des plus anciennes civilisations connues.

Une datation qui interpelle

Les premiers résultats de datation au carbone 14 sur des échantillons de bois fossilisé sont stupéfiants : certains laboratoires estiment l’âge du site à 7500 avant J.-C., soit près de 9500 ans. Si cette datation se confirmait, elle ferait de Khambhat l’un des plus anciens sites urbains jamais découverts, bien antérieur à la civilisation de l’Indus ou à Sumer. Ce constat remet en question l’idée reçue selon laquelle l’urbanisation aurait rayonné d’ouest en est, de la Mésopotamie vers l’Inde.

Controverses et prudence scientifique

Mais le mystère reste entier. Les courants puissants du golfe pourraient avoir déplacé certains artefacts, compliquant l’interprétation des fouilles. Des spécialistes, comme l’archéologue G. Possehl, rappellent qu’il est prématuré d’affirmer que tous les objets retrouvés proviennent bien de la cité engloutie. Le NIOT, conscient de ces critiques, poursuit ses analyses et multiplie les datations pour lever le doute.

Une catastrophe oubliée ?

Comment une telle cité a-t-elle pu disparaître ? Les géologues avancent l’hypothèse d’un gigantesque tremblement de terre, dans une région à forte activité sismique, qui aurait englouti la ville et repoussé la côte de plusieurs kilomètres. Cette catastrophe aurait scellé le destin d’une société entière, dont les traces ne refont surface qu’au XXIe siècle.

Le golfe de Khambhat nous lance un défi : et si notre histoire était bien plus ancienne, complexe et surprenante que tout ce que nous avons appris ? Les ruines englouties invitent à repenser les origines de la civilisation, à explorer les profondeurs pour retrouver la mémoire perdue de l’humanité. Qui sait quelles autres cités dorment encore sous les vagues, attendant qu’on les découvre ?

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