La bataille de Pavie (1525) , une défaite de la France

 Un tournant décisif des guerres d’Italie

La bataille de Pavie, qui s’est déroulée le 24 février 1525, est l’un des affrontements majeurs des guerres d’Italie. Elle oppose l’armée française, dirigée par le roi François Ier en personne, aux forces impériales de Charles Quint, commandées sur le terrain par Charles de Lannoy, Fernando d’Avalos et Charles III de Bourbon, un ancien connétable de France passé au service de l’empereur. Cet affrontement marque un tournant décisif dans l’histoire militaire et politique de l’Europe du XVIe siècle.

Un tournant décisif des guerres d’Italie

Le contexte

Depuis la fin du XVe siècle, la France et le Saint-Empire romain germanique se disputent la domination de l’Italie. En 1524, François Ier lance une nouvelle campagne pour reconquérir le duché de Milan. Son armée parvient à occuper le territoire et, dès le 27 octobre 1524, commence le siège de Pavie. Les forces françaises pillent les villages environnants et tentent d’affamer la garnison impériale retranchée dans la ville. Cependant, les renforts envoyés par Charles Quint encerclent les assiégeants français, inversant le rapport de force.

Le déroulement de la bataille

Le 24 février 1525, à l’aube, les forces impériales lancent une attaque surprise contre le camp français. Les arquebusiers espagnols, appuyés par une infanterie disciplinée, infligent des pertes considérables à la cavalerie lourde française, dont les tactiques deviennent obsolètes face aux armes à feu. Pris en tenaille, François Ier tente de mener la résistance mais est finalement capturé sur le champ de bataille.

Les conséquences

La défaite de Pavie est un désastre pour la France : de nombreux chefs militaires périssent et François Ier est fait prisonnier. Il est conduit en Espagne, où Charles Quint exige d'importantes concessions. Sous la contrainte, le roi signe le traité de Madrid en 1526, acceptant notamment de céder la Bourgogne à l’empereur. En échange de sa liberté, François Ier doit aussi livrer ses deux fils en otage. Cependant, une fois libéré, il refuse d’appliquer certaines clauses du traité et la Bourgogne reste française.

La capture du roi bouleverse l’équilibre européen. Refusant de se soumettre, il forme la Ligue de Cognac avec le pape Clément VII, Venise, Florence et l’Angleterre, relançant les hostilités contre Charles Quint.

Une évolution des tactiques militaires

La bataille de Pavie illustre la montée en puissance de l’infanterie et des armes à feu, au détriment de la cavalerie lourde. Cette évolution tactique annonce la fin de la suprématie de la chevalerie traditionnelle sur les champs de bataille européens.

La domination impériale en Italie

Si la victoire de Pavie renforce considérablement la position de Charles Quint en Italie, la France ne renonce pas immédiatement à ses ambitions italiennes. Plusieurs guerres suivent jusqu’en 1559, mais la domination espagnole sur la péninsule ne sera pleinement assurée qu’après la paix du Cateau-Cambrésis.

Conclusion

La bataille de Pavie est un tournant majeur des guerres d’Italie, marquant à la fois l’émergence de nouvelles tactiques militaires et un rééquilibrage des puissances européennes, sans pour autant mettre un terme immédiat aux ambitions françaises en Italie.

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