Sous les voûtes solennelles d’une salle de classe inondée d’une lumière tamisée, le professeur se tenait devant ses élèves, son visage empreint d’une gravité douce. Ce jour-là, le 24 mars, portait un voile de tristesse particulière. Il y a plus de cent ans, en ce jour même, Jules Verne, l’horloger de l’impossible et architecte des rêves, avait quitté ce monde à l’âge de 77 ans.
Le professeur prit une inspiration profonde, ses yeux brillant d’émotion, comme deux astres dans la pénombre.
« Chers élèves, » commença-t-il, sa voix résonnant tel un murmure venu du large, « nous nous réunissons aujourd’hui pour rendre hommage à un homme dont la plume-boussole a tracé des routes sur l’océan infini de l’imaginaire. Jules Verne, ce semeur d’étoiles, nous a offert des voyages extraordinaires, capturant l’essence même du désir humain de découvrir l’inconnu. »
Il parcourut la salle du regard, observant les visages attentifs de ses étudiants, chacun semblant prêt à larguer les amarres.
« Imaginez, » poursuivit-il, « un monde sans les récits de Verne. Un monde où jamais nous n’aurions embarqué sur le livre-navire de Vingt mille lieues sous les mers, ni suivi la montgolfière de Phileas Fogg effleurant les nuages, ni vu la fusée d’Ardan s’élancer vers la Lune. Ses écrits ne sont pas de simples histoires, mais des ponts suspendus au-dessus de l’abîme, des invitations à l’aventure, des clés ouvrant les portes de jardins secrets où fleurissent les songes les plus fous. »
Le professeur fit une pause, laissant ses mots flotter dans l’air, pareils à des voiles blanches capturant le vent de la curiosité.
« Jules Verne nous a montré que les limites ne sont que des défis à surmonter. Par ses œuvres, il a allumé en nous l’étincelle de la curiosité, ce feu sacré qui ne s’éteint jamais. Sa plume était un phare perçant la brume des certitudes, guidant des générations à travers des océans de doutes vers des continents de possibilités. »
Il se tourna vers le tableau noir, où scintillaient les titres emblématiques des œuvres de Verne comme des constellations sur la voûte céleste.
« Sa vision du futur, imprégnée de science et de progrès, nous inspire encore aujourd’hui. Et bien que Verne ait quitté ce monde il y a de nombreuses années, son encre immortelle coule encore dans les veines de la littérature. Son esprit continue de vivre à travers chaque page tournée, chaque aventure lue, chaque rêve-comète traversant la nuit de notre enfance. »
Le professeur marqua une dernière pause, les yeux fixés sur ses élèves, comme pour transmettre la clé des mondes.
« Rendons hommage à Jules Verne, non seulement en lisant ses livres, mais en embrassant son esprit d’aventure et de découverte. Soyons curieux, courageux, et prêts à explorer les mystères de notre propre monde, tout comme il nous a appris à le faire. »
Dans un geste de respect, le professeur inclina légèrement la tête, et un silence respectueux emplit la salle.
Avez-vous déjà senti le frisson d’un voyage sans quitter votre chaise ? Ce matin-là, une lumière dorée glissait sur les pupitres, effleurant les visages attentifs, tandis qu’un silence rare enveloppait la salle comme un écrin. L’air lui-même semblait suspendu, comme s’il attendait le début d’une aventure.
La cloche sonna, mais personne ne bougea tout de suite. Dans le cœur de chaque élève, une étincelle venait de s’allumer : la certitude que tant qu’il y aura des rêveurs, les mondes de Jules Verne continueront de tourner, infinis, dans l’univers de l’imagination.
Un souffle léger, presque irréel, sembla traverser la pièce, soulevant doucement les feuilles ouvertes sur les pupitres. Était-ce le sillage des songes de Verne, venu saluer ces jeunes âmes avides de merveilles ?
Dans le silence, chacun sentait la présence invisible de l’écrivain, comme une main posée sur l’épaule, invitant à l’aventure.
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