Charles Ponzi : l’homme derrière la célèbre « chaîne de Ponzi »
Charles Ponzi, né le 3 mars 1882 à Lugo, en Italie, a donné son nom à l’une des fraudes financières les plus célèbres de l’histoire : le « schéma de Ponzi ». Si ce type d’escroquerie existait déjà avant lui, c’est Ponzi qui l’a rendu tristement célèbre en 1920, ruinant des milliers de personnes et marquant durablement la mémoire collective. Aujourd’hui encore, son nom est associé à ces systèmes frauduleux qui continuent de piéger des investisseurs peu méfiants. Retour sur le parcours d’un escroc devenu légende.
L’ascension de Charles Ponzi
Arrivé aux États-Unis en 1903, Charles Ponzi rêve de fortune. Après des débuts modestes et plusieurs échecs professionnels, il découvre en 1919 une opportunité dans le système des coupons-réponse internationaux, utilisés pour l’envoi de courrier à l’étranger. Ponzi prétend pouvoir générer d’énormes profits en achetant ces coupons à bas prix dans certains pays, puis en les échangeant contre des timbres aux États-Unis à un taux plus avantageux.
Il promet alors à ses premiers investisseurs des rendements exceptionnels : 50 % en 45 jours, voire 100 % en 90 jours. En réalité, Ponzi n’achète que très peu de coupons-réponse et utilise l’argent des nouveaux investisseurs pour payer les anciens, créant ainsi l’illusion d’un système rentable.
Le schéma de Ponzi : une escroquerie exponentielle
Le succès de Ponzi est fulgurant. Attirés par la promesse de gains rapides et élevés, des milliers de personnes lui confient leurs économies. Entre janvier et août 1920, il récolte entre 15 et 20 millions de dollars – soit plus de 250 millions de dollars actuels. Ponzi mène alors une vie luxueuse et devient une figure de la haute société bostonienne.
Mais ce système est voué à l’échec : il repose sur l’entrée constante de nouveaux investisseurs. Lorsque l’afflux ralentit, Ponzi ne peut plus honorer ses promesses. L’escroquerie s’effondre brutalement à l’été 1920, révélant l’ampleur de la supercherie.
La chute de Ponzi
Alertées par la presse et les autorités, des enquêtes financières sont lancées. Il apparaît rapidement que Ponzi n’a jamais investi sérieusement dans les coupons-réponse, et que tout repose sur une redistribution des fonds des nouveaux venus. Le 11 août 1920, il est arrêté. On estime que près de 40 000 personnes ont été victimes de son système, pour des pertes totales avoisinant les 20 millions de dollars.
Ponzi plaide coupable de fraude postale et est condamné à cinq ans de prison fédérale. Après avoir purgé environ trois ans et demi, il fait face à de nouvelles accusations au niveau de l’État du Massachusetts, prolongeant sa détention. À sa libération, il est expulsé des États-Unis en 1934.
Une fin de vie obscure
De retour en Italie, Ponzi tente quelques affaires sans succès, puis s’installe au Brésil. Il y mène une existence modeste, loin de la gloire passée, et s’essaie à de petites escroqueries sans grande ampleur. Ruiné et malade, il meurt le 18 janvier 1949 dans un hôpital de charité à Rio de Janeiro.
L’héritage de Ponzi
Bien qu’il n’ait pas inventé ce type de fraude, Charles Ponzi a donné son nom à un modèle d’escroquerie qui continue de sévir sous diverses formes. La « chaîne de Ponzi » attire toujours des investisseurs, séduits par la promesse de rendements rapides et importants. L’histoire de Ponzi, marquée par une ascension fulgurante et une chute retentissante, reste un avertissement pour tous ceux qui rêvent de fortune facile.
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