Quand la gauche minimise l’insécurité, aussi à Grenoble

La gauche racontée par un ancien électeur de gauche (Cinquième partie) 

Eric Piolle et le dilemme sécuritaire : quand la gauche minimise l’insécurité à Grenoble

Les propos d’Eric Piolle, maire EELV de Grenoble, sur l’insécurité dans sa ville ont récemment suscité une vive polémique. Interrogé par Libération dans un numéro consacré aux écologistes face au « dilemme sécuritaire », le maire a déclaré : « À vrai dire, je m’en fous un peu. Quand il ne reste que des attaques sur la sécurité et la propreté, ça veut dire qu’on a gagné quelques batailles par ailleurs, car on peut toujours se dire qu’une ville n’est pas assez propre et pas assez sûre. » Ces mots, prononcés avec une certaine désinvolture, ont choqué, d’autant plus qu’ils ont été suivis, quelques heures plus tard, par une attaque violente dans un bar grenoblois, faisant 15 blessés, dont 6 graves.

Quand la gauche minimise l’insécurité à Grenoble

Cette séquence illustre un problème récurrent au sein de la gauche, et plus particulièrement des écologistes : une forme de déni face à la réalité de l’insécurité. Alors que les Grenoblois expriment régulièrement leurs inquiétudes concernant la délinquance et la violence dans leur ville, Eric Piolle semble minimiser ces préoccupations, les réduisant à des « attaques » politiciennes. Pourtant, les chiffres et les faits sont têtus. Grenoble, comme d’autres villes françaises (surtout celles gérées par l'extrême gauche ou les verts), est confrontée à des défis sécuritaires majeurs, allant des trafics de drogue aux violences urbaines en passant par les incivilités quotidiennes.

Le déni de la gauche face à l’insécurité

Le positionnement d’Eric Piolle n’est pas isolé. Il reflète une tendance plus large au sein de la gauche, qui peine à aborder la question de l’insécurité sans tomber dans le piège du déni ou de la minimisation. Pour beaucoup à gauche, évoquer les problèmes de sécurité reviendrait à faire le jeu de la droite, voire de l’extrême droite. Cette posture idéologique conduit souvent à un refus de reconnaître l’ampleur des problèmes, voire à une forme de mépris envers les citoyens qui osent exprimer leurs craintes.

Pourtant, l’insécurité n’est pas un thème qui appartient à un camp politique. C’est une réalité vécue par des millions de Français, notamment dans les quartiers populaires. En refusant de prendre ce sujet à bras-le-corps, la gauche prend le risque de se couper des préoccupations légitimes d’une partie de la population. Les récentes élections ont d’ailleurs montré que les électeurs, y compris ceux traditionnellement acquis à la gauche, sont de plus en plus sensibles aux questions de sécurité.

L’attaque de Grenoble : un électrochoc ?

L’attaque survenue dans un bar de Grenoble peu après les propos d’Eric Piolle a mis en lumière les conséquences dramatiques de ce déni. Avec 15 blessés, dont plusieurs dans un état grave, cet événement a rappelé que l’insécurité n’est pas une simple construction médiatique ou politique, mais une réalité qui frappe durement les citoyens. Les autorités locales et nationales se doivent de répondre à ces défis avec fermeté et détermination, sans tomber dans le piège de la banalisation.

Pour Eric Piolle et la gauche écologiste, cet épisode devrait servir d’électrochoc. Il est temps de sortir du déni et de prendre en compte les préoccupations des habitants en matière de sécurité. Cela ne signifie pas renoncer aux valeurs de justice sociale et de solidarité, mais plutôt reconnaître que la sécurité est une condition essentielle pour vivre ensemble. Une ville ne peut être écologique et inclusive si ses habitants ne se sentent pas en sécurité dans ses rues.

Conclusion

Les propos d’Eric Piolle sur l’insécurité à Grenoble, ainsi que les événements tragiques qui les ont suivis, soulignent l’urgence pour la gauche de repenser son approche sur ces questions. Minimiser les problèmes de sécurité ou les reléguer au rang de simples « attaques politiciennes » est non seulement irresponsable, mais aussi contre-productif. Les citoyens attendent des réponses concrètes et une reconnaissance de leurs difficultés. La gauche doit se réinventer pour relever ce défi, sous peine de continuer à perdre la confiance de ceux qu’elle prétend défendre.

A suivre

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